Dans le domaine du verre d'art, la fin du XIXe siècle est également marquée par la découverte et l'utilisation d'un nouveau matériau : la pâte de verre.
Cette découverte est due aux recherches d’un artiste polyvalent passionné de polychromie, Henry Cros, qui, au début des années 1880, inventa une technique de moulage de poudres de verre dans des moules réfractaires détruits après cuisson, lui permettant de créer des bas-reliefs décorés de scènes inspirées de l’Antiquité, de thèmes mythologiques et parfois de portraits. Après avoir été reconnu à l’Exposition universelle de 1889, où il présenta plusieurs créations, dont probablement le bas-relief L’Homme de profil, l’État lui accorda en 1891 une bourse annuelle et un atelier à la Manufacture de Sèvres pour développer davantage sa technique.
Dans ce contexte créatif lié à la Manufacture de Sèvres et dans le sillage de Cros, d'autres artistes se sont aventurés à expérimenter ce matériau et à l'appliquer à la production d'objets d'art décoratif. C'est le cas d'Albert Dammouse, qui, dès 1897, a développé une pâte émaillée estampée dans des moules réfractaires ouverts pour créer de petites coupes décorées de motifs naturalistes et animaliers ; d'Amalric Walter, qui en 1903 réalisa ses premiers objets en pâte de verre avant de mettre ses compétences au service de la manufacture Daum ; et enfin de François Décorchemont, qui créa également ses premières pâtes de verre fines à partir de 1903.
Parallèlement à ses activités industrielles situées à la frontière franco-belge, Georges Despret s'intéressa également à la pâte de verre, produisant diverses coupes et sculptures modelées au début du XXe siècle.